ARGENTINE/Caleta Horno

Publié le par voilierdune.over-blog.com

Pour visionner les photos sur Picasa, clic link et trier par date de transfert
Janvier 2013
Au petit matin, nous pénétrons dans la splendide caleta Horno en empruntant le sinueux passage qui mène à un petit mouillage logé dans un coude du fjord.
Après ces cinq jours de navigation, une baignade dans l’eau glacée nous permet de se décrasser. Malgré la vertigineuse chute du baromètre, le coup de vent du sud n’a pas encore montré le bout de son nez.

15-ARGENTINE-ET-CHILI-ETE 1238
Le tortueux canal d’accès à la caleta Horno

Cette caleta est probablement le mouillage le mieux protégé que nous n’ayons jamais vu mais il est bien loin de toute terre habitée, surtout d’une connexion Internet qui nous permettrait de consulter la météo. Puerto Deseado, notre prochaine escale, est située à 300 kilomètres au sud, soit à deux jours de navigation. Pour y parvenir, il faudra traverser le vaste golfe de San Jorge qui ne dispense aucun abri en cas de mauvais temps. Les prévisions météo sont donc indispensables pour la suite du voyage.
Notre carte indique la présence d’une route menant à un petit club de pêche situé à une quinzaine de kilomètres de notre mouillage : quatre heures de marche, c’est jouable. Là-bas, nous devrions trouver un véhicule pour parcourir les derniers vingt kilomètres nous séparant de la petite ville de Camarones et du cybercafé tant désiré. Plein d’enthousiasme, nous préparons notre sac en vue de cette randonnée, non sans oublier l’ordinateur et l’antenne wifi. Hervé nous dépose au fond du fjord, là où le bras de mer se transforme en lagune. Le paysage minéral est de toute beauté mais le coin est totalement désertique, si ce n’est la présence des guanacos qui nous espionnent de loin, inquiets de notre intrusion. Leurs cris d’alarme sont retentissants, et même les brebis (sauvages ?) prennent peur et détalent dans les rocailles.

15-ARGENTINE-ET-CHILI-ETE 1260
Famille de guanacos

Nous débarquons de notre nouveau et fabuleux dinghy, un achat judicieux fait à Quequen en prévision du grand sud. Il s’agit d’une annexe gonflable mais à fond rigide, ce qui évite de la percer lors que l’on aborde sur des rochers. Pesant plus de soixante kilos, elle est très lourde à hisser sur le pont mais elle fera parfaitement l’affaire.
L’expédition commence et nous nous mettons en quête de la route. Après plus de deux heures de recherches en plein soleil, nous n’avons trouvé qu’une piste de terre qui part dans la mauvaise direction. Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a pas âme qui vive ici et nous n’irons nul part à pied. La rentrée au bateau nous prend encore une bonne heure pour parcourir 1km dans les rocailles, à travers des canyons escarpés. Bredouilles, penauds et fatigués, nous atteignons enfin le bateau.

P1010275
Dune dans la caleta Horno

Depuis le rivage, nous appelons Hervé qui est resté à bord. Pas de réponse ! Après une demi-heure de hurlements et sifflements, il faut à nouveau se rendre à l’évidence: Hervé dort et il n’est pas prêt de se réveiller. Nous attendrons durant une heure et demie, en plein soleil, jusqu’à ce que le capitaine se réveille. Enfin, sa sieste prend fin et il vient vite nous chercher. Il ne me faut pas plus d’une demi-heure pour me réhydrater, l’engueuler copieusement et partir me coucher illico. Je dormirai 12 heures d’affilé, probablement suite à une petite insolation.

15-ARGENTINE-ET-CHILI-ETE 1268
Couleurs époustouflantes au couché du soleil

Après une bonne nuit de sommeil et enfin calmée, je me lève aux aurores. Le temps est clément et la dépression n’est toujours pas là. Notre calcul a-t-il été mauvais? Aurions-nous dû continuer notre navigation la veille afin de rallier au plus vite Puerto Deseado? Le temps de faire un café et le vent du sud se lève, forcit et atteint rapidement 30 nœuds. Ça y est, la dépression est là et nous sommes bien au chaud dans notre petit abri anti-atomique. Le choix de s’arrêter s’avère finalement excellent. Toutefois, il reste la question des prévisions météo que nous n’avons pas résolu. Philosophes, nous postulons que le beau temps fait forcément suite au mauvais et que nous bénéficierons des deux belles journées nécessaires pour atteindre le prochain port.

P1010283
Hervé scrute l’horizon, la dépression est-elle passée ?

Publié dans janvier 2013

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article