CHILI/Puerto Williams - Bienvenue au Chili
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Février 2013
Le naturel revient au galop et notre trajet vers Puerto Williams se fait par un vent glacial, un temps maussade et des chutes de grêle. En moins de six heures, nous sommes à l’abri dans la « marina » surpeuplée de Puerto Williams. Plus d’une trentaine de voiliers sont agglutinés autour du Milcalvi, ce vieux bateau datant des années 1930 qui fait office de yacht-club, de bar, de douches et de ponton. L’accueil de l’Armada chilienne, le pendant de la Prefectura argentine, est très chaleureux et il en sera de même à tous les postes de contrôle lors des contacts radio par VHF.
Le Yacht club de Puerto Williams : le Milcalvi est son âme
La météo est formelle, une dépression va nous bloquer ici durant plus de quatre jours. Ceci explique la profusion de voiliers que les infrastructures du club peinent à satisfaire : Internet inaccessible, douches prises d’assaut. Reste le bar pour déguster de délicieux « pisco sour » dans les salons ou sur la passerelle du Milcalvi. Le bateau a été merveilleusement bien rénové et de manière très classe. C’est indéniablement le plus beau club de voile que je connaisse (d’accord, j’en connais pas beaucoup).
Confortablement installés sur la passerelle du Milcalvi à définir le parcours du prochain mois à l’intention de l’Armada qui souhaite un plan détaillé de nos allers et venues dans ses canaux
Sacrifiant à la tradition ambiante, je laisse un pavillon de club, celui de la Bordée de Tribord, mon club du lac de Bienne en Suisse.
Agrafé au bar du Milcalvi, le pavillon de la Bordée de Tribord a fait le voyage jusqu’ici et n’ira pas plus loin
Puerto Williams est un avant-poste de 2000 habitants. Cette garnison de l’Armada s’est un peu développée mais reste toujours très isolée. Localisée sur l’île de Navarino, elle est approvisionnée par cargo tous les vendredis, l’avion restant l’unique moyen de transport pour rejoindre la prochaine ville chilienne, Punta Arenas, à plusieurs centaine de miles au nord-ouest.
L’unique supermarché de Puerto Williams, étonnement bien achalandé pour sa taille
A 2km, Ukika est une réserve indienne où vivait encore récemment la dernière indienne de sang « pur ». Cousins des Yamanas d’Ushuaia, un musée leur est dédié afin de perpétuer la mémoire de ces peuples aujourd’hui disparus. Le livre d’Isabelle Autissier « L’amant de Patagonie » (merci Mimi) relate en détail le quotidien de ces chasseurs-cueilleurs-pêcheurs qui vivaient en symbiose avec la nature (et presque nus) dans ces régions inhospitalières mais superbes.
Reconstitution d’une pirogue indienne en écorce
Le temps est mauvais, le vent siffle, il neige sur les hauteurs toutes proches et la température ne dépasse pas 4°C. Notre chauffage ne fonctionne pas et nous passons plusieurs journées enfumés et frigorifiés, acharnés à le faire fonctionner. Finalement, c’est l’annexe disposée le long du mât qui faisait des turbulences et empêchait le bon tirage de la cheminée.
Canal de Beagle, en face c’est l’Argentine