ARGENTINE/Buenos Aires- Bye bye capitale fédérale

Publié le par voilierdune.over-blog.com

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Octobre 2012
Après Hervé, les amis et les baleines, le retour à Buenos Aires est dur. Au boulot, c’est un nouveau projet, une nouvelle équipe et une semaine de formation ennuyante : la motivation a disparu et le temps paraît long. Nous avions prévu que je reste à Buenos Aires jusqu’à fin novembre et que je rentre ensuite début décembre à Quequen pour préparer notre départ avant la fin de l’année.

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Contrastes portenos et design urbain

Dans la pratique, tout va aller très vite car je dois prévoir un contrôle médical, des rendez-vous chez le dentiste mais aussi profiter des dernières leçons à l’Academia de Tango, située sur l’avenue de Mayo en plein centre ville. J’ai pris des cours dans une dizaine d’école de tango mais aucune n’a rivalisé avec les leçons de Victor et Doris qui rassemblent gentillesse, compétence et pédagogie. Ils sont adorables, leurs élèves sont adorables et on est rapidement intégré dans le groupe de la manière la plus chaleureuse qu’il soit.

 

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Cours de tango de Victor et Doris : chaque jour après la leçon il est de coutume est d’aller boire un verre tous ensemble dans un bistrot du coin

Je profite donc à fond de cette magnifique ville qui est devenue un peu mienne. Mes pas (ou plutôt le métro) me mènent au cimetière de Chacarita sur la tombe de Carlos Gardel et sur celles d’autres monstres sacrés du tango. Sans entrer dans de trop longues considérations sur l’interprète du superbe et célèbre « Por une cabeza », le mystère quant à ses origines et sa nationalité semble peu à peu se dissiper. Français de naissance, il aurait déserté l’armé française durant la première mondiale et fuit avec sa mère en Uruguay où il aurait quelque peu modifier son nom afin de brouiller les pistes. Là, il débuta sa vie de chanteur de tango qu’il poursuivit en Argentine, le tout étant teinté d’un parfum de scandale sur fond d’ambiance sulfureuse. Finalement le succès le sort de l’anonymat et cela lui aurait permis, entre autre, d’effacer les taches figurant sur son casier judiciaire.


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Sacrifiant à la tradition : sur la tombe de Gardel

Buenos Aires m’ensorcelle mais cela fait déjà 9 mois que je n’ai pas vu les filles ! ! ! Je cogite et peu à peu, les choses deviennent évidentes : je ne partirai pas dans le grand sud, à Ushuaia, sans avoir revu les miens. Avec la complicité de mon Amie Karina, je organise un retour en Suisse après avoir obtenu deux semaines de vacances à mon travail. Avant le départ, il s’agit encore de régler le problème des pesos argentins que j’ai gagné afin d’avoir un peu de francs suisses en poche. La situation politique en Argentine s’est un peu dégradée car Cristina , la présidente de la nation, et son gouvernement tentent de bloquer la fuite des capitaux et relancer l’économie intérieure en prenant des mesures drastiques. Le change de pesos argentins en devises étrangères (dollars, euros, etc.) est gelé et l’importation des produits étrangers est carrément bloqué. Le marché noir vit des heures florissantes, avec l’apparition du « dollar blue » qui se change aux alentours de 7 pesos, alors que le change officiel est à environ 1USD pour 5 pesos mais auquel personne n'a accès. La perte est d’environ 30% et voyager à l’étranger devient vraiment hors de prix, même pour moi. J’y vois une restriction des libertés humaines, même si je suis plutôt pro-cristiniste. D’un autre côté, cette restriction n’affecte qu’une petites portion de la population : les riches et la classe moyenne , cette dernière se servant du dollar US pour « sauver » ses petites économies. Rappel : dans ce pays où l’inflation moyenne est de 30% par année (elle est de 50% sur les biens de consommation : nourriture, etc.), épargner en pesos n’est pas possible puisqu’au bout de 3 ans, l’argent ne vaut plus rien. Il est donc indispensable de les changer en dollars, petit à petit.
Il faut aussi garder en tête que la dernière crise économique, celle de 2001, vait commencé de la même manière : blocage de l’importation et du change en devises étrangères. Bref, ces mesures restrictives me contrarient au plus haut point alors qu’une grande partie de la population n’est même pas affectée. Ceux qui ont à peine quelques pesos en poche et qui peinent à finir le mois pour nourrir leur famille, ils se contrefichent du taux de change du dollar ! ! !
Finalement, tout va très vite et en moins de 5 jours je décolle direction la Suisse.


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Bye bye place de Mayo et Casa rosada (le palais présidentiel), je reviendrai…

Publié dans octobre 2012

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